Le très joli musée de Nogent-sur-Seine, situé à 50 minutes de Troyes (voiture) ou à moins d'une heure de train de la Gare de l'Est (Paris), présente le travail de la sculptrice Camille Claudel (1884 - 1943). D'abord élève d'Alfred Boucher puis d'Auguste Rodin, Camille Claudel invente une sculpture originale à la fois parfaitement maîtrisée (classique en quelque sorte), puissament expressive (beaucoup moins classique) et moulée dans la féminité. La moindre pièce émeut. La sculpture est un art complexe et coûteux qui, à cette époque, ne peut guère s'épanouir sans l'aide des pouvoirs publics qui commandent des œuvres pour les villes ou les musées. Camille ne parviendra pas à conclure de marché public et sombrera dans une forme de misère et de paranoïa. Elle cesse de produire vers les années 1910, soit plus de 30 ans avant son décès dans une maison de santé où elle a été placée en 1913. Le destin de l'artiste est imprimé dans son œuvre qui développe largement le thème de l'imploration. Même devant ses sculptures les plus paisibles, comme les causeuses par exemple, on ne peut échapper à une force indescriptible qui dirige le regard vers une solitude implacable. Le visiteur, le spectateur, le contemplateur, se trouve confronté au sentiment que lui même n'est pas à l'abri d'une tragédie de l'esprit pour cause d'abandon ou d'incapacité à se lier sainement à autrui. Ce sentiment est si fort que le frère de l'artiste, l'écrivain Paul Claudel, l'a exprimé lui-même en 1913 au moment où il fallu décider de l'internement de la sculptrice (référence ci-dessous, à partir de laquelle vous pourrez tirer le fil). Outre le travail de Camille, le musée de Nogent-sur-Seine, même si beaucoup de pièces finales n'y sont pas visibles, donne une bonne idée de l'excellence de la sculpture à la charnière des XIX-XXe siècles à Paris. Si vous passez à Nogent, jetez un coup d'œil à la salle de projection. La sobriété médicale de cette salle m'a frappé et littéralement glacé. Je me suis demandé s'il y avait ou non une allusion à l'asile qui a accueilli Camille. Je n'ai pas posé de question car, en fait, je n'ai pas vraiment besoin de réponse. Ici, j’essaie de vous faire partager mon émotion dans les sept ou huit images qui suivent.
Camille Claudel dans Wikipedia
1209, Ne m'abandonne pas (1),
format original 300 dpi 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1210, Ne m'abandonne pas (2),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1211, Ne m'abandonne pas (3),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1212, Ne m'abandonne pas (4),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1213, Ne m'abandonne pas (5),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1214, Ne m'abandonne pas (6),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1215, Ne m'abandonne pas (7),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
1216, Ne m'abandonne pas (8),
format original 900 x 675 mm, T.M. 2017.
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