Thème Industrie/Industry sources photographiques : Patrick HALTER, Teorg MAELBERGS, MUSEE DES MINES de FER de NEUFCHEF, Roland SPANNAGEL. Graphisme : Teorg MAELBERGS.
Vous pouvez voir quelques très belles photographies de Roland Spannagel à la page Ciel d'acier.
Les usines, les machines, les mécaniques, les instruments sont des objets graphiques qui impriment fortement l'esprit humain. La fréquentation quotidienne des mêmes engins génère probablement des addictions esthétiques du simple fait qu'ils deviennent familiers. Il est possible que ce type d'addiction participe à l'acceptation de l'assujettissement de l'homme à la technologie. Noter que l'humain d'aujourd'hui se comporte comme un prisonnier qui revendique les bienfaits de sa cage. Et plus encore, qui demande toujours plus de barreaux. Cette semi conscience esthétique ordinaire, soudée à la technique, participe de l'asservissement de l'humain à la machine, même si, dans certains cas, la machine libère effectivement les acteurs (ouvriers, paysans) ou les consommateurs (médecine, chirurgie). Chez ceux qui conçoivent et développent les technologies, la conscience de ce phénomène, mieux perçue, est utilisée pour manipuler les autres... au service de la Machine. Un comble. Le grand prédateur de notre époque est la Machine. La Machine se renouvelle à une vitesse de plus en plus grande et engloutit l'énergie de plus en plus d'hommes et de femmes, activement ou passivement. Les produits industriels changent de plus en plus vite. Leur évolution déplace naturellement les repères esthétiques. Ce déplacement rapide aux contours désordonnés altère les capacités de jugement de l'homme du XXIe siècle. Le mécano-sapiens tend à se référer à des normes esthétiques de masse inséparables de l'ergonomie des machines. Par ailleurs, la destruction des objets technologiques est rarement complète. Cette règle commence avec l'utilisation du silex préhistorique pour s'achever dans les friches industrielles d'aujourd'hui. Elle a pour conséquence de semer les paysages de vestiges déshabillés de leur fonctionnalité originelle. Ces restes déclenchent chez moi une nostalgie, un besoin de contemplation, d'analyse, de démontage systématique, comme s'ils exprimaient les libertés disparues. Pourtant, intrinsèquement, un outil ou une ruine, traduisent d'abord l'obstacle qu'ils étaient destinés à réduire ou écarter, et ensuite seulement le soulagement apporté. La perception de l'outil est ambiguë. Cette ambiguïté est démultipliée dans le cas de la machine. Dans le monde industrialisé, des millions d'hommes et de femmes, tenus par des fers invisibles mais résistants, suent dans la soute pendant que les autres, en haut sur le pont, s'impatientent de la lenteur du navire. Chacun s'habitue à l'univers qu'il perçoit. Seuls ceux qui fréquentent l'espace commun à ces deux mondes ont accès à la diversité des esthétiques. Je vais donc essayer de faire partager à ceux qui sont sur le pont, la beauté de la force, de la puissance, même brisées, de ceux qui sont dans la soute et, à ceux-là, l'élégance et l'agrément de la respiration de ceux qui cherchent l'horizon sur le pont. A vous de juger. T.M.
1360, Grande surface, dimensions originales (format) 300 dpi (1200 x 900 mm)
_Photographies source Patrick Halter et Roland Spannagel 1982.
1361, Centrale 1, Centrale nucléaire de Cattenom, format original 900 x 600 mm.
Photographies source: Roland Spannagel.
1362, Centrale 2, Centrale nucléaire de Cattenom, format original 900 x 600 mm.
Photographies source: Roland Spannagel.
1363, Centrale 3, Centrale nucléaire de Cattenom, format original 1200 x 800 mm.
Photographies source: Roland Spannagel.
1364, Fer et feu de la colère, format original 1200 x 745 mm.
D'après Libération (27 sept 2012) et diverses autres sources.
1365, Aciérie 2, format original 900 x 675 mm.
Photographies source: Roland Spannagel, 2018.
1365, Aciérie 3,format original 900 x 675 mm.
Photographies source: Roland Spannagel, 2018.
1367, Ponts sur la sueur et les rêves? format original 900 x 600 mm.
Photographies source: Roland Spannagel, 2018.
1368, Usinor Le Figaro, format original 900 x 600 mm.
D'après des photographies de Roland Spannagel et Le Figaro 2001
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